- Nom vernaculaire: Iguane vert, Iguane commun, Iguane rayé
- Nom scientifique : Iguana iguana (Linnaeus, 1758)
- Nom local: Iguanas Verdes, Iguanes Communes, Garrobos, Guachos (Costa Rica), Iguanas de Agua, Iguanas Doradas, Shilianas (Guatemala), Iguanas de Ribera, Gallinas de Palo (Panama), Gwo Zandolois, Kwéyòl, Lézas (Sainte Lucie), Common Iguana, Green Iguana, Green Mexican Iguana, Iguane vrai (Buckley et al., 2016).
- Ordre : Iguanidae
- Famille : Squamata
Description
Morphologie. Iguane de grande taille, avec une queue imposante pouvant représenter deux à trois fois la longueur du corps. Les phalanges sont allongées, et les griffes longues et courbées. Un grand fanon dentelé et épineux est présent au niveau de la gorge, ainsi qu’une crête d’épines souples le long de la nuque et du dos, jusqu’au début de la queue. Ces épines dorsales, mesurant plus de quinze millimètres, sont ainsi plus grandes que chez la plupart des autres Iguanidae, à l’exception de Centrosaurus spp (Falcon et al., 2012). Iguana iguana est généralement vert, mais peut également arborer une grande variété de couleurs: noir, gris, blanc, bleuâtre, marron, ou encore orange durant la période de reproduction. La couleur est généralement uniforme, recouverte de motifs plus sombres sous forme de taches, points et bandes. La queue est souvent marquée de bandes sombres. La couleur de l’iris varie de l’orange pâle au marron foncé (Breuil, 2013).
Taille corporelle standard (longueur tête-tronc). mâles: 180 à 540 mm; femelles: 240 à 470 (Rand et al., 1989; Meshaka et al., 2007; Breuil, 2013; Lopez-Torres et al., 2012; Sanches, 2018).
Dimorphisme sexuel. Les mâles sont généralement plus grands que les femelles, et présentent des épines dorsales, des bajoues et un fanon plus imposants (Falcon et al., 2012). Les mâles sont également plus vivement colorés que les femelles.
Variations.
Confusion possible avec d’autres espèces. Dans les Caraïbes, la confusion est possible avec différentes espèces natives de ces îles.
L’iguane des Petites Antilles I. delicatissima, natif d’Antigua, Saint Barthélemy, Guadeloupe et Martinique, se distingue principalement par l’absence d’écaille sub-tympanique élargie (Breuil, 2013; Vuillaume et al., 2015). L’existence d’hybrides, présentant des traits intermédiaires entre I. iguana et I. delicatissima, peut rendre difficile la distinction entre ces deux espèces (Breuil, 2013; Vuillaume et al., 2015).
Iguana cf. iguana à Sainte Lucie se distingue par des tubercules sur les côtés du cou moins nombreux et moins prononcés (Morton et Krauss, 2011; Breuil, 2013).
L’iguane bleu Cyclura lewisi de Grand Cayman, C. nubila caymanensis de Little Cayman et Cayman Brac, ainsi que C. cornuta stejnegeri à Porto Rico se distinguent par l’absence d’épines sur les bords du fanon gulaire, d’écailles sub-tympanique élargie, et de bandes sur la queue.
Aux îles Fiji, les trois espèces natives du genre Brachylophus ne présentent également pas d’écailles sub-tympaniques élargies et d’épines le long du fanon (Falcon et al., 2012).
Distribution
Native. Mexique, Nicaragua, Guatemala, Bélize, Salvador, Honduras, Costa Rica, Panama, Colombie, Équateur, Venezuela, Guyana, Suriname, Guyane, Brésil, Pérou, Bolivie, Paraguay (Buckley et al., 2016).
Caraïbes: Trinidad (Krysko et al., 2007; Auguste, 2019, 2020), Tobago (Krysko et al., 2007; Auguste, 2019, 2020), Île de la Tortue, San Andrés, Île de la Providence, Îles Swan.
Introduit. Hawaï (Buckley et al., 2016), Florida (Townsend et al., 2003; Krysko et al., 2007), Canaries (Buckley et al., 2016), Thaïlande (van den Burg et al., 2020a), Singapour (van den Burg et al., 2020a), Taïwan (Lee et al., 2019), Japon (Falcon et al., 2012), Fiji (Thomas et al., 2013; Shah et al., 2020).
Plusieurs individus observés sur différentes localités en Israël , mais aucune population reproductrice établie (Shacham et Nemtzov, 2008).
Caraïbes: Îles Cayman, République Dominicaine (Buckley et al., 2016), Desecheo, Porto Rico, Îles Vierges Américaines et Britanniques, Anguilla (Buckley et al., 2016), Saint Martin (Breuil et al., 2019), Saint Eustache (van den Burg, 2018), Saint Barthélemy (Breuil et al., 2019), Barbuda (Lindsay et Mussington, 2009), Antigua (Lindsay et Mussington, 2009), Montserrat (Buckley et al., 2016), Guadeloupe (Breuil et al., 2019), Dominique (van den Burg et al., 2020b), Martinique (Breuil et al., 2019), Sainte Lucie (Breuil et al., 2019), Saint Vincent et les Grenadines (Breuil et al., 2019), Grenade (Breuil et al., 2019).
Plusieurs individus observés sur l’archipel d’Andros aux Bahamas depuis 2016, mais l’établissement d’une population reste à confirmer (Johnson, 2020).
Biologie et écologie
Habitat. Iguana iguana évolue principalement dans des habitats secs (zones désertiques, steppes) ou à humidité moyenne jusqu’à 1000 mètres d’altitude, mais est également présent dans les mangroves et sur les plages (Swierk et Langkilde, 2009). Dans les milieux secs, l’iguane vert est terrestre, trouvant refuge dans des terriers ou des crevasses. Dans les environnements forestiers, l’espèce est généralement arboricole. I. iguana est également observé dans les milieux anthropisés, s’abritant dans les conduits ou les piles de débris (Krysko et al., 2007).
Régime alimentaire. Herbivore, et occasionnellement insectivore (Rand et al., 1990; Arce-Nazario et Carlo, 2012).
Reproduction. La reproduction et la nidification ont lieu durant la saison sèche, et l’éclosion intervient environ trois mois plus tard, entre la fin de la saison sèche et le début de la saison humide (Townsend et al., 2003). Les œufs sont déposés dans un terrier creusé par la femelle (Rand and Dugan, 1983; Bock and Rand, 1989). Plusieurs femelles peuvent déposer leurs œufs dans un même terrier, dans des chambres différentes, formant un réseau souterrain complexe de tunnels interconnectés pouvant atteindre 24 mètres avec plusieurs ouvertures (Rand, 1968; Rand and Dugan 1983). Les femelles peuvent pondre sur des sites éloignés de plusieurs kilomètres de leur domaine vital (Bock et al., 1989; Rand et al., 1989). Le nombre d’œufs déposé par une femelle est très variable, entre 14 et 76 œufs (Avery et Tanner, 1971).
Comportement. Le fanon est utilisé pour la communication visuelle inter-spécifique (Dugan, 1982).
La queue peut être utilisée défensivement, comme un fouet.
Impact et gestion des populations introduites
Impact. L’introduction de l’iguane vert hors de son aire de répartition native a principalement un impact sur les espèces d’iguanes autochtones par pression de compétition et d’hybridation. À Saint Eustache, Saint Barthélemy et dans l’archipel Guadeloupéen, les populations d’iguanes des Petites Antilles Iguana delicatissima sont ainsi particulièrement touchées par l’introduction de l’iguane vert (Breuil et al., 2009, 2019; Vuillaume et al., 2015; van den Burg, 2018). L’espèce est donc également considérée comme une menace pour les populations d’Iguana cf. iguana à Sainte Lucie et Cyclura lewisi à Grand Cayman.
- iguana est soupçonné d’utiliser les terriers de la Chevêche des terriers de Floride, Athene cunicularia floridana (McKie et al., 2005).
L’iguane vert est également un vecteur de parasites, notamment la tique Amblyomma sabanerae transmissible à plusieurs espèces de tortues marines et terrestres, et de serpents (Falcon et al., 2012).
- iguana participe activement à la dispersion des graines sur son aire de répartition native (Moura et al., 2015), et peut ainsi faciliter l’introduction d’espèces végétales hors de leur aire de répartition, telles que le faux-poivrier Schinus terebinthifolia à Porto Rico (Sementelli et al., 2008; Falcon et al., 2012).
Gestion. L’espèce fait l’objet d’un effort de gestion et de contrôle important, impliquant des campagnes d’éradication régulières en Floride, sur certaines îles des Caraïbes et à Fiji (Thomas et al., 2013; Krauss, 2013; Krauss et al., 2014; Angin, 2017; Rateau et al., 2021). Dans les Caraïbes, ces efforts ont pour objectif principal la préservation des espèces d’iguanes endémiques, tels que l’iguane des Petites Antilles I. delicatissima en Guadeloupe et Martinique (Legouez, 2010), et l’iguane de Sainte Lucie I. cf. iguana.
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